Interview exclusive | Helen Yang, Future Leaders 2026
Chimiste de formation, avec une spécialisation en chimie synthétique de l’université Columbia, Helen Yang est la fondatrice de Clement Packaging, une entreprise basée à San Francisco qui propose des emballages innovants, compostables et à base de plantes pour les biens de consommation.
Qu’est-ce qui vous a poussé à faire carrière dans l’industrie de l’emballage ?
Helen Yang – J’ai commencé ma carrière en tant que chimiste cosmétique, développant des formules « propres » et durables pour des marques de beauté et de soins personnels. Cependant, j’étais constamment confrontée à une contradiction : quelle que soit la durabilité du produit contenu dans l’emballage, nous les conditionnions dans du plastique destiné à finir dans les décharges. Je contribuais viscéralement au problème de la pollution plastique avec chaque produit que je lançais.
J’ai réalisé qu’il ne suffisait pas de se concentrer uniquement sur la formulation ; les produits de qualité doivent également être conditionnés dans des emballages sûrs et durables. En tant que chimiste, lorsque je n’ai pas réussi à trouver de matériau d’emballage à base de plantes, sans toxines, stable et durable, j’ai décidé d’inventer le mien et de soutenir l’industrie que j’aime.
Quel est l’un des plus grands défis auxquels vous avez été confrontée en tant que jeune leader dans l’industrie de l’emballage ?
Helen Yang – Notre plus grand défi a été de trouver l’équilibre entre durabilité et compostabilité dans un matériau d’emballage. Il existe déjà des alternatives compostables aux plastiques à usage unique, mais celles-ci ne doivent résister qu’à une courte période. En revanche, les biens de consommation ayant une durée de conservation de plusieurs années doivent résister à des températures et à une humidité variables, à des ouvertures et fermetures répétées, et souvent même à des déplacements.
Nous avons passé six ans à mettre au point un matériau durable, léger et compatible avec des formules liquides complexes, sans avoir besoin d’un revêtement plastique. En tant que jeune dirigeante, c’est formidable d’apporter une nouvelle perspective et des innovations.
Si vous pouviez changer une idée fausse sur les emballages, quelle serait-elle ?
Helen Yang – La durabilité ne doit pas seulement impliquer la réduction des émissions de carbone, mais aussi la sécurité et la santé humaines. Souvent, lorsque nous parlons de durabilité dans le domaine des emballages, nous nous concentrons sur l’analyse du cycle de vie : quelles matières premières sont utilisées ? Quelle est l’empreinte carbone du transport de ces emballages ? Comment ces emballages sont-ils éliminés en fin de vie ? Bien sûr, tout cela est nécessaire et un matériau d’emballage n’est intrinsèquement pas durable s’il nuit à notre planète, mais il doit aller de pair avec la sécurité et la toxicologie. Il est tout aussi important de se demander quels additifs sont utilisés dans un matériau d’emballage et s’il génère des microplastiques nocifs. Par exemple, un matériau issu de sources renouvelables mais recouvert de PFAS peut être avantageux en termes de carbone, mais n’est pas durable pour les biens de consommation à long terme.
Cette année marque le 25e anniversaire de la Paris Packaging Week.
Quel héritage espérez-vous que cette nouvelle génération de Future Leaders laissera pour les 25 prochaines années ?
Helen Yang – Cette promotion de Future Leaders présente un mélange passionnant de profils issus du monde universitaire et de l’industrie, ce qui, à mon avis, est essentiel pour laisser un héritage d’action. Nous sommes ravis de commercialiser les nouvelles technologies issues des laboratoires de R&D, et les futurs leaders adoptent une nouvelle palette de matériaux et de technologies pour aller au-delà des combustibles fossiles non renouvelables.
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Photo de Securikett







